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N°39 « La corruption dans la justice au Bénin, au Niger et au Sénégal », par M. Tidjani Alou (2005)

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  • Date de création 16/06/2022
  • Dernière mise à jour 16/06/2022

N°39 « La corruption dans la justice au Bénin, au Niger et au Sénégal », par M. Tidjani Alou (2005)

S. est cadre supérieur de l’administration nigérienne. Cette année, sa fille aînée passe l’examen d’entrée en 6e. Les formalités requises pour constituer les dossiers l’obligent à rechercher un certificat de nationalité auprès des services compétents des tribunaux. Et, pour gagner du temps, il décide de se rendre personnellement au tribunal. C’est ainsi que S. se retrouve au tribunal régional de Niamey en quête du précieux document. C’est un lundi. Ce jour-là, il y a beaucoup de monde au palais de justice. C’est une grande bâtisse de l’époque coloniale. Tout autour du bâtiment, on peut observer une intense activité commerciale autour des petits vendeurs de thé ou de nourriture. Il y a aussi des tabliers avec sur leur étalage des friandises, des cigarettes de toutes marques, des noix de cola. À l’entrée du palais, un policier est affalé sur un fauteuil. S. s’est muni de sa carte d’identité, pensant qu’elle pouvait être exigée pour accéder au palais. Mais il n’en est rien. Le policier est plutôt occupé à écouter son petit poste radio grésillant, à peine audible en raison du chahut ambiant. Sur le perron de la bâtisse et ses abords, un attroupement de personnes parle bruyamment. Il s’agit apparemment d’usagers et de flâneurs. S. se dirige vers le grand hall du palais de justice, à la recherche du service qui délivre les certificats de nationalité. À droite, quelques gardiens de prison sont assis sur un long banc de fer, avec des prisonniers en attente, devant le cabinet du juge. À gauche, un couloir longe le bâtiment sur son flanc. Il y a beaucoup de va-et-vient. Dans le hall, au fond duquel on peut reconnaître la salle d’audience, on voit des petits groupes de deux ou trois personnes en discussion. De temps en temps, un homme en robe noire passe furtivement, visiblement affairer, sans doute attendu dans la salle d’audience ou au cabinet d’un juge. Aucune indication ne permet à S. de s’orienter. C’est alors qu’il est accosté par un monsieur affable et souriant qui accepte spontanément de lui montrer le service qui s’occupe de la délivrance des certificats de nationalité. Dans un couloir qui prolonge le hall sur son côté droit, l’inconnu lui présente une dame d’un certain âge, la cinquantaine largement dépassée, très accueillante elle aussi, qui dit être un agent de ce service. Les deux interlocuteurs de S. se connaissent visiblement. « Elle travaille au parquet. C’est une ancienne. Avec elle, pas de problème, tu auras rapidement ton papier », lui précise son accompagnateur. S., sans doute soulagé par autant d’empressement et de sollicitude, lui remet tous les papiers nécessaires : l’acte de naissance de sa fille, le certificat de nationalité du père, un timbre de 1 000 FCFA et les 500 FCFA pour les frais de signature. La dame lui demande de revenir le mercredi, dans deux jours.

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