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LASDEL. BP : 12901 Niamey - NIGER

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Tél : (00227) 20 72 37 80 BP: 12.901

Réunion annuelle du du consortium du projet STOP-NCD à Ouagadougou au Burkina Faso

Programme scientifique

Programme scientifique du LASDEL (2020-2022)

  1. Le LASDEL : une contribution originale à la construction de pôles d’excellence africains en sciences sociales

Innover pour promouvoir la recherche en sciences sociales en Afrique

Les sciences sociales dans les pays d’Afrique de l’Ouest sont un enjeu scientifique et social très important. Il existe une demande croissante en matière de connaissances sur les enjeux sociétaux, citoyens et politiques contemporains. Bien que des progrès aient été réalisés au cours des dernières années, notamment en termes de recrutement de nouveaux chercheurs et de création de nouvelles facultés et de nouvelles revues scientifiques, il reste encore beaucoup à faire en termes d’innovation méthodologique, de mise à jour des problématiques, de constitution d’équipes performantes, et, plus généralement, de qualité de la recherche. Le faible nombre de publications par des chercheurs en sciences sociales africains dans des revues internationales reconnues est un indicateur significatif, comme l’est le faible nombre de laboratoires de recherches en sciences sociales.

De l’autre côté, une demande grandissante d’expertise en sciences sociales de la part des institutions internationales, des coopérations bi‑latérales et des ONGs détourne les enseignants-chercheurs africains, et les amène, comme les étudiants débouchant sur le marché du travail, à privilégier les consultations en tous genres. Il s’y ajoute une ponction importante des appareils politiques, des projets de développement et des organisations internationales sur les ressources humaines des Universités.

Malgré tout, il est plus que jamais nécessaire de poursuivre les efforts déjà entamés pour renforcer des pôles de compétence stables en sciences sociales menant des recherches de haut niveau sur des problématiques d’intérêts stratgiques pour le continent.

Un pôle de compétence suppose l’existence d’une masse critique minimum de chercheurs juniors et seniors sérieusement formés, ayant fait leurs preuves, capables de travailler ensemble dans un laboratoire commun, avec des problématiques et des méthodologies partagées ou complémentaires, dotés d’une solide expérience de collaboration avec des réseaux de recherche internationaux, publiant régulièrement, et motivés pour rester ancrés dans la recherche. Un tel laboratoire doit être intégré dans des programmes de recherche Nord‑Sud et Sud‑Sud, et accueillir, pour des durées limitées, des chercheurs et des étudiants du Nord comme du Sud. Il doit avoir une fonction de formation à la recherche par la recherche, et constituer une structure d’encadrement de doctorants en sciences sociales, avec en son sein des chercheurs habilités à cet encadrement, et dirigeant des programmes de recherche. Il doit développer des activités d’animation scientifique, tant dans ses domaines de compétence propres qu’au niveau méthodologique. Il doit engager un dialogue, sur la base des résultats de ses recherches, avec les institutions nationales et internationales soucieuses d’engager des réformes. Il doit conduire des travaux d’études. Enfin, pour atteindre un niveau d’excellence aligné sur le standard international, le laboratoire doit fournir aux chercheurs des conditions de travail adéquates.

Le LASDEL tente de répondre au mieux à ces différentes exigences telles que le démontrent les multiples acquis depuis sa création en 2001.

L’expérience du LASDEL

Depuis sa création, le LASDEL a mené de très nombreuses activités : travaux de recherche, formations, encadrement, publications, animations scientifiques, etc. A propos de recherches qui constituent le socle de ses activités, il a surtout travaillé sur des problèmes de fond qui correspondent à la fois à ses priorités scientifiques et aux préoccupations de ses partenaires. Elles sont menées selon ses propres dispositifs méthodologiques à partir de termes de référence qu’il propose ou qu’il négocie sur des enjeux de société et de développement. En outre, il est engagé dans un dialogue avec des opérateurs et acteurs du changement social et participe activement au débat public.

Les missions du LASDEL

Elles sont de trois ordres :

Mission 1 : Promouvoir des recherches de qualité

–        1. Mener des recherches empiriques de qualité sur des thèmes ayant un intérêt à la fois scientifique et social, en développant une dynamique d’équipe

–        2. Développer systématiquement les dimensions théoriques des terrains étudiés

–        3. Former à la recherche par la recherche, en particulier par l’organisation de sessions de formation à l’intention de mastérants, de doctorants et de chercheurs (cf. l’Université d’été)

–        4. Initier aux sciences sociales, et en particulier aux méthodes qualitatives, des professionnels de divers métiers de l’Etat ou du développement

–        5. Développer des centres documentaires efficaces, liés à la problématique générale des sciences sociales et aux axes du laboratoire, au service des chercheurs et doctorants travaillant sur ces thèmes

Mission 2 : Développer des partenariats féconds

–        6. Nouer des collaborations avec des partenaires nationaux et internationaux multiples et diversifiés, sur le plan scientifique comme au niveau des financements

–        7. Contribuer au renforcement des capacités des Universités africaines en matière de recherche et de formation, en particulier en appuyant des mastères d’excellence et la création d’écoles doctorales

–        8. Poursuivre le dialogue approfondi avec des acteurs engagés dans l’action.

–        9. Accueillir et appuyer des doctorants et chercheurs de pays africains ou du Nord, travaillant sur des thèmes similaires ou voisins

Mission 3 : Promouvoir des débats publics autour des résultats de la recherche

–        10. Développer une animation scientifique dans les pays de la sous-région et, par ce biais, contribuer au débat public

–        11. Mener une politique active de publications, d’un côté vers l’international, dans des ouvrages ou des revues scientifiques de rang A et la série « Etudes et Travaux du LASDEL »

Un montage institutionnel original et une gestion collective

Le Laboratoire d’Etudes et de Recherche sur les Dynamiques Sociales et le Développement Local (LASDEL) a été créé officiellement à Niamey le 9 mars 2001, par la signature d’une convention entre diverses institutions membres : Association d’Etudes et de Recherches sur la Santé et le Développement Local (ASDEL), Niger (cette association regroupe tous les chercheurs du laboratoire et a été à l’origine de ce projet) ; Université Abdou Moumouni (UAM), Niger ; Université d’Abomey Calavi (UAC), Bénin ; Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), France ; Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), France ; Institut d’Etudes Universitaires pour le Développement (IUED), Suisse ; Institut de Recherche pour le Développement (IRD), France. L’Université de Parakou (UP), Bénin, a signé à son tour la convention en 2004.

Après six années, au cours desquelles deux évaluations indépendantes très positives du laboratoire ont été faites par des experts universitaires internationaux, un nouveau statut a été adopté par le laboratoire, qui est devenu une ONG scientifique nigérienne dotée de la personnalité juridique. Le LASDEL est associé à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, à l’Université d’Abomey-Calavi et à l’Université de Parakou, et de nombreux chercheurs du LASDEL enseignent dans l’une ou l’autre de ces trois Universités, tandis que certains sont associés à des institutions d’enseignement ou de recherche en Europe.

Le LASDEL reçoit peu de soutiens de base et s’auto-finance pour l’essentiel par des contrats de recherche et/ou de formation. Seul le personnel d’appui est salarié par le laboratoire. La plupart des chercheurs sont enseignants-chercheurs dans les Universités de Niamey, Zinder, Parakou, Abomey-Calavi et Lomé. Mais ils peuvent percevoir des honoraires sur les contrats de recherche. Grâce à des aides initiales de la Coopération française, de la Coopération suisse et de l’IRD, le LASDEL dispose de locaux fonctionnels à Niamey (Niger) [1] et Parakou (Bénin).

Un conseil scientifique international indépendant veille au respect des orientations scientifiques et méthodologiques du LASDEL. L’assemblée générale annuelle des chercheurs est l’organe souverain du LASDEL. Sur chaque site, des conseils de laboratoire réguliers regroupant tous les chercheurs du site prennent les décisions et partagent les informations sur la vie du laboratoire. Un bureau dont le président est le directeur du laboratoire assure la gestion quotidienne.

Les quatre premiers directeurs du LASDEL ont été Mahaman Tidjani Alou, de 2001 à 2006, Abdoulaye Mohamadou, de 2007 à 2010, Amadou Oumarou de 2010 à 2014 et Abdoua Elhadji Dagobi, de 2014 à 2019. L’actuel directeur est Abdoulaye Mohamadou depuis janvier 2020. Le site béninois du LASDEL à Parakou dispose d’un directeur délégué. Après Nassirou Bako Arifari (2005-2009), ce sont Abou-Bakari Imorou (2010-2016) et Cather Nansounon (2017-2019) qui ont exercé cette fonction. Le directeur actuel est Sambiéni N’Koué Emmanuel depuis janvier 2020.

Hors du Bénin et du Niger, le LASDEL a de nombreux partenariats avec des Universités ou centres de recherche en Afrique et ailleurs. Il est lié par convention au Centre d’études africaine de Leyden (Pays-Bas), à l’EHESS et à l’IRD (France).

II- Orientations scientifiques

 

Problématique générale: la délivrance des biens et services publics et collectifs en Afrique

Un enjeu décisif

L’un des principaux obstacles au développement durable dans l’Afrique contemporaine est la situation actuelle des administrations et services de l’Etat, en particulier dans leur fonction de délivrance des biens publics. Les études empiriques sur ce thème restent largement à faire. Il faut des diagnostics empiriquement fondés sur l’« Etat au quotidien » et le fonctionnement routinier des administrations et services publics. Il faut des enquêtes « fraîches », approfondies, portant sur des cas significatifs.

Plus généralement, la construction de l’Etat est un processus complexe et à long terme qu’il convient d’étudier aussi bien au niveau local qu’au niveau central. Les processus de décentralisation en cours dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest peuvent être ainsi interprétés autant comme des formes de construction de l’Etat (à travers l’émergence d’une gouvernance municipale et la déconcentration des services administratifs et techniques) que comme des formes de transfert de ses compétences.

En outre, et parallèlement, toute une série d’institutions extérieures à l’Etat et de statuts divers (« projets de développement », agences d’aide et de coopération, associations de producteurs, ONGs locales ou internationales, mutuelles, associations de développement, groupes religieux, mécènes, entrepreneurs privés) mènent, formellement ou informellement, des activités d’intérêt général. Autrement dit, l’Etat n’est plus le seul pourvoyeur de services publics ou collectifs. Cette diversification qui a déjà fait l’objet de multiples interprétations mérite d’être mieux documentée quant à ses enjeux, ses acteurs, ses espaces et ses processus.

Un projet scientifique

Au cœur des recherches du LASDEL se trouve l’analyse empirique et théorique de la délivrance des biens et services publics et collectifs, c’est-à-dire l’étude par l’enquête :

  1. de la mise sur agenda, de la mise en forme et de la mise en œuvre des politiques publiques, à diverses échelles et par diverses institutions
  2. des arènes où les populations ont accès aux ressources publiques et où des acteurs publics ou collectifs interviennent
  3. des modes de gestion, d’autorité et des normes pratiques qui régulent la délivrance des biens d’intérêt général par les institutions concernées
  4. des représentations, pratiques et logiques des groupes stratégiques concernés

De telles analyses impliquent la prise en compte du vécu des acteurs et le fonctionnement routinier des institutions, comme les contextes sociaux ou les contraintes structurelles.

Il s’agit à la fois d’enjeux de connaissance ainsi que de savoir (les sciences sociales ont peu enquêté sur de tels objets en Afrique), et d’enjeux de société (tout résultat en ce domaine peut alimenter une réflexion opérationnelle ou un débat public).

Priorités méthodologiques

Le LASDEL accorde la priorité aux études empiriques et aux recherches documentaires. Le laboratoire a développé en particulier une forte expertise en méthodes qualitatives de production de données de terrain, issues d’approches de type socio-anthropologique, impliquant l’insertion dans le milieu, l’observation, les études de cas, les entretiens. Il s’attache aussi à alterner démarches collectives (enquêtes multi-chercheurs et multi-sites, définition collégiale des problématiques et des hypothèses de travail, mise au point de descripteurs comparatifs, procédure ECRIS) et individuelles (observation directe ou participante, entretiens, études de cas, etc.). Le comparatisme synchronique ou diachronique (à une échelle locale, régionale ou nationale) est privilégié.

Le LASDEL participe également au développement des méthodes mixtes, combinant méthodes qualitatives et quantitatives, et intervient donc parfois dans des programmes de recherches fondés sur des approches quantitatives.

Enfin, le LASDEL est ouvert à toute forme de liaison entre recherche et action, à travers la mise au point de passerelles méthodologiques et d’actions expérimentales.

Le centre de documentation

Le LASDEL entend se donner les moyens d’une capitalisation de l’information scientifique et d’un accès à celle-ci, en particulier avec son Centre de documentation de Niamey

Le laboratoire a constitué progressivement un fonds documentaire en sciences sociales, en français et en anglais, ciblé plus particulièrement sur ses pôles de recherche (cf. infra), grâce notamment à l’IUED et la DDC, l’EHESS, Danida et la fondation Volkswagen. L’ouverture du centre de documentation de Niamey en 2008 a offert aux chercheurs de nouvelles opportunités dans la sous-région. Par la suite, l’IRD a mis à la disposition de ce centre son important fonds documentaire sur le Niger.

Le centre de documentation est ouvert aux chercheurs et aux professionnels mais aussi, aux mastérants et doctorants.

Un fonds documentaire est également disponible à Parakou grâce à un appui de la coopération suisse et de la fondation Volkswagen.

Cliquez ici pour lire et télécharger le programme scientifique…

Programme scientifique

Programme scientifique du LASDEL (2020-2022)

  1. Le LASDEL : une contribution originale à la construction de pôles d’excellence africains en sciences sociales

Innover pour promouvoir la recherche en sciences sociales en Afrique

Les sciences sociales dans les pays d’Afrique de l’Ouest sont un enjeu scientifique et social très important. Il existe une demande croissante en matière de connaissances sur les enjeux sociétaux, citoyens et politiques contemporains. Bien que des progrès aient été réalisés au cours des dernières années, notamment en termes de recrutement de nouveaux chercheurs et de création de nouvelles facultés et de nouvelles revues scientifiques, il reste encore beaucoup à faire en termes d’innovation méthodologique, de mise à jour des problématiques, de constitution d’équipes performantes, et, plus généralement, de qualité de la recherche. Le faible nombre de publications par des chercheurs en sciences sociales africains dans des revues internationales reconnues est un indicateur significatif, comme l’est le faible nombre de laboratoires de recherches en sciences sociales.

De l’autre côté, une demande grandissante d’expertise en sciences sociales de la part des institutions internationales, des coopérations bi‑latérales et des ONGs détourne les enseignants-chercheurs africains, et les amène, comme les étudiants débouchant sur le marché du travail, à privilégier les consultations en tous genres. Il s’y ajoute une ponction importante des appareils politiques, des projets de développement et des organisations internationales sur les ressources humaines des Universités.

Malgré tout, il est plus que jamais nécessaire de poursuivre les efforts déjà entamés pour renforcer des pôles de compétence stables en sciences sociales menant des recherches de haut niveau sur des problématiques d’intérêts stratgiques pour le continent.

Un pôle de compétence suppose l’existence d’une masse critique minimum de chercheurs juniors et seniors sérieusement formés, ayant fait leurs preuves, capables de travailler ensemble dans un laboratoire commun, avec des problématiques et des méthodologies partagées ou complémentaires, dotés d’une solide expérience de collaboration avec des réseaux de recherche internationaux, publiant régulièrement, et motivés pour rester ancrés dans la recherche. Un tel laboratoire doit être intégré dans des programmes de recherche Nord‑Sud et Sud‑Sud, et accueillir, pour des durées limitées, des chercheurs et des étudiants du Nord comme du Sud. Il doit avoir une fonction de formation à la recherche par la recherche, et constituer une structure d’encadrement de doctorants en sciences sociales, avec en son sein des chercheurs habilités à cet encadrement, et dirigeant des programmes de recherche. Il doit développer des activités d’animation scientifique, tant dans ses domaines de compétence propres qu’au niveau méthodologique. Il doit engager un dialogue, sur la base des résultats de ses recherches, avec les institutions nationales et internationales soucieuses d’engager des réformes. Il doit conduire des travaux d’études. Enfin, pour atteindre un niveau d’excellence aligné sur le standard international, le laboratoire doit fournir aux chercheurs des conditions de travail adéquates.

Le LASDEL tente de répondre au mieux à ces différentes exigences telles que le démontrent les multiples acquis depuis sa création en 2001.

L’expérience du LASDEL

Depuis sa création, le LASDEL a mené de très nombreuses activités : travaux de recherche, formations, encadrement, publications, animations scientifiques, etc. A propos de recherches qui constituent le socle de ses activités, il a surtout travaillé sur des problèmes de fond qui correspondent à la fois à ses priorités scientifiques et aux préoccupations de ses partenaires. Elles sont menées selon ses propres dispositifs méthodologiques à partir de termes de référence qu’il propose ou qu’il négocie sur des enjeux de société et de développement. En outre, il est engagé dans un dialogue avec des opérateurs et acteurs du changement social et participe activement au débat public.

Les missions du LASDEL

Elles sont de trois ordres :

Mission 1 : Promouvoir des recherches de qualité

–        1. Mener des recherches empiriques de qualité sur des thèmes ayant un intérêt à la fois scientifique et social, en développant une dynamique d’équipe

–        2. Développer systématiquement les dimensions théoriques des terrains étudiés

–        3. Former à la recherche par la recherche, en particulier par l’organisation de sessions de formation à l’intention de mastérants, de doctorants et de chercheurs (cf. l’Université d’été)

–        4. Initier aux sciences sociales, et en particulier aux méthodes qualitatives, des professionnels de divers métiers de l’Etat ou du développement

–        5. Développer des centres documentaires efficaces, liés à la problématique générale des sciences sociales et aux axes du laboratoire, au service des chercheurs et doctorants travaillant sur ces thèmes

Mission 2 : Développer des partenariats féconds

–        6. Nouer des collaborations avec des partenaires nationaux et internationaux multiples et diversifiés, sur le plan scientifique comme au niveau des financements

–        7. Contribuer au renforcement des capacités des Universités africaines en matière de recherche et de formation, en particulier en appuyant des mastères d’excellence et la création d’écoles doctorales

–        8. Poursuivre le dialogue approfondi avec des acteurs engagés dans l’action.

–        9. Accueillir et appuyer des doctorants et chercheurs de pays africains ou du Nord, travaillant sur des thèmes similaires ou voisins

Mission 3 : Promouvoir des débats publics autour des résultats de la recherche

–        10. Développer une animation scientifique dans les pays de la sous-région et, par ce biais, contribuer au débat public

–        11. Mener une politique active de publications, d’un côté vers l’international, dans des ouvrages ou des revues scientifiques de rang A et la série « Etudes et Travaux du LASDEL »

Un montage institutionnel original et une gestion collective

Le Laboratoire d’Etudes et de Recherche sur les Dynamiques Sociales et le Développement Local (LASDEL) a été créé officiellement à Niamey le 9 mars 2001, par la signature d’une convention entre diverses institutions membres : Association d’Etudes et de Recherches sur la Santé et le Développement Local (ASDEL), Niger (cette association regroupe tous les chercheurs du laboratoire et a été à l’origine de ce projet) ; Université Abdou Moumouni (UAM), Niger ; Université d’Abomey Calavi (UAC), Bénin ; Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), France ; Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), France ; Institut d’Etudes Universitaires pour le Développement (IUED), Suisse ; Institut de Recherche pour le Développement (IRD), France. L’Université de Parakou (UP), Bénin, a signé à son tour la convention en 2004.

Après six années, au cours desquelles deux évaluations indépendantes très positives du laboratoire ont été faites par des experts universitaires internationaux, un nouveau statut a été adopté par le laboratoire, qui est devenu une ONG scientifique nigérienne dotée de la personnalité juridique. Le LASDEL est associé à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, à l’Université d’Abomey-Calavi et à l’Université de Parakou, et de nombreux chercheurs du LASDEL enseignent dans l’une ou l’autre de ces trois Universités, tandis que certains sont associés à des institutions d’enseignement ou de recherche en Europe.

Le LASDEL reçoit peu de soutiens de base et s’auto-finance pour l’essentiel par des contrats de recherche et/ou de formation. Seul le personnel d’appui est salarié par le laboratoire. La plupart des chercheurs sont enseignants-chercheurs dans les Universités de Niamey, Zinder, Parakou, Abomey-Calavi et Lomé. Mais ils peuvent percevoir des honoraires sur les contrats de recherche. Grâce à des aides initiales de la Coopération française, de la Coopération suisse et de l’IRD, le LASDEL dispose de locaux fonctionnels à Niamey (Niger) [1] et Parakou (Bénin).

Un conseil scientifique international indépendant veille au respect des orientations scientifiques et méthodologiques du LASDEL. L’assemblée générale annuelle des chercheurs est l’organe souverain du LASDEL. Sur chaque site, des conseils de laboratoire réguliers regroupant tous les chercheurs du site prennent les décisions et partagent les informations sur la vie du laboratoire. Un bureau dont le président est le directeur du laboratoire assure la gestion quotidienne.

Les quatre premiers directeurs du LASDEL ont été Mahaman Tidjani Alou, de 2001 à 2006, Abdoulaye Mohamadou, de 2007 à 2010, Amadou Oumarou de 2010 à 2014 et Abdoua Elhadji Dagobi, de 2014 à 2019. L’actuel directeur est Abdoulaye Mohamadou depuis janvier 2020. Le site béninois du LASDEL à Parakou dispose d’un directeur délégué. Après Nassirou Bako Arifari (2005-2009), ce sont Abou-Bakari Imorou (2010-2016) et Cather Nansounon (2017-2019) qui ont exercé cette fonction. Le directeur actuel est Sambiéni N’Koué Emmanuel depuis janvier 2020.

Hors du Bénin et du Niger, le LASDEL a de nombreux partenariats avec des Universités ou centres de recherche en Afrique et ailleurs. Il est lié par convention au Centre d’études africaine de Leyden (Pays-Bas), à l’EHESS et à l’IRD (France).

II- Orientations scientifiques

 

Problématique générale: la délivrance des biens et services publics et collectifs en Afrique

Un enjeu décisif

L’un des principaux obstacles au développement durable dans l’Afrique contemporaine est la situation actuelle des administrations et services de l’Etat, en particulier dans leur fonction de délivrance des biens publics. Les études empiriques sur ce thème restent largement à faire. Il faut des diagnostics empiriquement fondés sur l’« Etat au quotidien » et le fonctionnement routinier des administrations et services publics. Il faut des enquêtes « fraîches », approfondies, portant sur des cas significatifs.

Plus généralement, la construction de l’Etat est un processus complexe et à long terme qu’il convient d’étudier aussi bien au niveau local qu’au niveau central. Les processus de décentralisation en cours dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest peuvent être ainsi interprétés autant comme des formes de construction de l’Etat (à travers l’émergence d’une gouvernance municipale et la déconcentration des services administratifs et techniques) que comme des formes de transfert de ses compétences.

En outre, et parallèlement, toute une série d’institutions extérieures à l’Etat et de statuts divers (« projets de développement », agences d’aide et de coopération, associations de producteurs, ONGs locales ou internationales, mutuelles, associations de développement, groupes religieux, mécènes, entrepreneurs privés) mènent, formellement ou informellement, des activités d’intérêt général. Autrement dit, l’Etat n’est plus le seul pourvoyeur de services publics ou collectifs. Cette diversification qui a déjà fait l’objet de multiples interprétations mérite d’être mieux documentée quant à ses enjeux, ses acteurs, ses espaces et ses processus.

Un projet scientifique

Au cœur des recherches du LASDEL se trouve l’analyse empirique et théorique de la délivrance des biens et services publics et collectifs, c’est-à-dire l’étude par l’enquête :

  1. de la mise sur agenda, de la mise en forme et de la mise en œuvre des politiques publiques, à diverses échelles et par diverses institutions
  2. des arènes où les populations ont accès aux ressources publiques et où des acteurs publics ou collectifs interviennent
  3. des modes de gestion, d’autorité et des normes pratiques qui régulent la délivrance des biens d’intérêt général par les institutions concernées
  4. des représentations, pratiques et logiques des groupes stratégiques concernés

De telles analyses impliquent la prise en compte du vécu des acteurs et le fonctionnement routinier des institutions, comme les contextes sociaux ou les contraintes structurelles.

Il s’agit à la fois d’enjeux de connaissance ainsi que de savoir (les sciences sociales ont peu enquêté sur de tels objets en Afrique), et d’enjeux de société (tout résultat en ce domaine peut alimenter une réflexion opérationnelle ou un débat public).

Priorités méthodologiques

Le LASDEL accorde la priorité aux études empiriques et aux recherches documentaires. Le laboratoire a développé en particulier une forte expertise en méthodes qualitatives de production de données de terrain, issues d’approches de type socio-anthropologique, impliquant l’insertion dans le milieu, l’observation, les études de cas, les entretiens. Il s’attache aussi à alterner démarches collectives (enquêtes multi-chercheurs et multi-sites, définition collégiale des problématiques et des hypothèses de travail, mise au point de descripteurs comparatifs, procédure ECRIS) et individuelles (observation directe ou participante, entretiens, études de cas, etc.). Le comparatisme synchronique ou diachronique (à une échelle locale, régionale ou nationale) est privilégié.

Le LASDEL participe également au développement des méthodes mixtes, combinant méthodes qualitatives et quantitatives, et intervient donc parfois dans des programmes de recherches fondés sur des approches quantitatives.

Enfin, le LASDEL est ouvert à toute forme de liaison entre recherche et action, à travers la mise au point de passerelles méthodologiques et d’actions expérimentales.

Le centre de documentation

Le LASDEL entend se donner les moyens d’une capitalisation de l’information scientifique et d’un accès à celle-ci, en particulier avec son Centre de documentation de Niamey

Le laboratoire a constitué progressivement un fonds documentaire en sciences sociales, en français et en anglais, ciblé plus particulièrement sur ses pôles de recherche (cf. infra), grâce notamment à l’IUED et la DDC, l’EHESS, Danida et la fondation Volkswagen. L’ouverture du centre de documentation de Niamey en 2008 a offert aux chercheurs de nouvelles opportunités dans la sous-région. Par la suite, l’IRD a mis à la disposition de ce centre son important fonds documentaire sur le Niger.

Le centre de documentation est ouvert aux chercheurs et aux professionnels mais aussi, aux mastérants et doctorants.

Un fonds documentaire est également disponible à Parakou grâce à un appui de la coopération suisse et de la fondation Volkswagen.

Cliquez ici pour lire et télécharger le programme scientifique…